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L'EGYPTOLOGIE
Par G. MASPERO
L'Egyptologie est nee en France; CHAMPOLLION le Jeune (1790-1832) en fut le fondateur, et, pendant un certain nombre d'annees, cette science demeura exclusivement francaise. L'histoire de ses commencements se trouve ecrite dans le rapport que M. DE ROUGE adressa, a propos de l'Exposition Universelle de Paris, en 1867, a Victor DURUY, alors ministre de l'Instruction publique: je ne reviendrai pas sur les faits anterieurs a cette date.
La generation d'egyptologues francais qui avait succede a celle de CHAMPOLLION et qui, avec Theodule DEVERIA (1831-1871), Emmanuel DE ROUGE (1811-1872), MARIETTE PACHA (1821-1881), CHABAS (1817-1882), avait deblaye vigoureusement les abords du terrain, commencait alors a disparaitre sous la poussee d'une generation nouvelle. Tous les savants qui l'illustrerent avaient travaille isolement, chacun dans une direction differente: E. de Rouge a Paris, ou il avait constitue, d'une maniere presque definitive, la grammaire pour l'oeil des documents de la seconde epoque thebaine, Chabas en province, a Chalon-sur-Saone, ou il s'etait applique surtout au dechiffrement des textes, Mariette a l'etranger, dans l'Egypte meme, ou, aide par moments de Deveria, il s'etait livre a l'exploration du sol, a la copie des inscriptions, au degagement des grands monuments et ou il avait fonde le service des Antiquites. La generation suivante s'occupa de regulariser la Science et de la mettre, une fois pour toutes, en possession des instruments necessaires a la formation des generations futures. Elle se composait des hommes eleves a l'ecole d'Emmanuel de Rouge, Jacques DE ROUGE son fils, Paul PIERRET, Paul GUIEYSSE, Eugene LEFEBURE, et bientot du groupe qui se rassembla autour de Gaston MASPERO. J. DE ROUGE, qui se voua a la publication des oeuvres laissees malheureusement inachevees par son pere, renonca de bonne heure a l'etude, apres y avoir debute brillamment par un memoire sur les textes geographiques du temple d'Edfou, dont un livre sur les nomes de la Basse-Egypte completa plus tard les donnees. Pierret, longtemps conservateur du Musee egyptien du Louvre, travailleur consciencieux mais lent et rare dans son activite, compila un petit Dictionnaire d'Archeologie (1875) et un Vocabulaire Hieroglyphique (1871-1875), qui ont rendu pendant longtemps des services reels aux etudiants; de preference, il oscilla sa vie durant entre la mythologie et la traduction avec commentaires des Inscriptions de son Musee, publiant d'une part la premiere traduction francaise du Livre des Morts (achevee en 1882), d' une stele ethiopienne inedite et de divers manuscrits religieux (1873), de l'autre, ses deux Recueils d'Inscriptions inedites du Musee egyptien du Louvre (1874-1878). LEFEBURE, esprit mystique et entraine toute sa vie du cote du spiritisme ou de l'occultisme, a pose et resolu en partie les problemes divers que soulevent les religions egyptiennes. Ses Memoires sur les Hymnes au Soleil composant le XVe Chapitre du Rituel funeraire (1868) et sur le Mythe Osirien: les yeux d'Horus (1874), Osiris (1875), sont encore penetres des idees de Max Mueller sur la formation des mythes, mais l'etude des croyances sauvages et des superstitions populaires le ramena promptement a des doctrines plus saines, qu'il exposa dans une multitude d'articles disperses a travers une demi-douzaine de revues differentes, les Melanges d'Archeologie (1871-1878), le Recueil de travaux, les Transactions et les Proceedings de la societe d'Archeologie biblique de Londres, la Zeitschrift fuer Aegyptische Sprache de Berlin, le Bulletin de l'Institut egyptien, les Annales du Musee Guimet, et surtout le Sphinx d'Upsala en Suede. Successivement maitre de conferences a la Faculte des Lettres de Lyon (1878-1881, puis 1883-1884 et 1885-1886), directeur de la Mission archeologique du Caire (1881 et 1883), suppleant de M. MASPERO au College de France (1884-1885), maitre de conferences a l'Ecole superieure d'Alger (1887-1908), Lefebure s'enferma dans un enseignement tres technique et s'isola si completement du reste de l'Ecole, que, malgre sa connaissance approfondie des textes religieux et ses merites serieux de finesse et de clarte, il demeura presque sans influence sur le developpement de l'Egyptologie. Le seul de ses nombreux ecrits qui ait conquis la notoriete, les Hypogees royaux de Thebes: t. I, le Tombeau de Seti Ier (1886) et t. II-III, Notices des Hypogees (1889), peut se comparer aisement, pour l'exactitude des copies, aux recueils de Lepsius, de Mariette, de Duemichen et de Rouge. GUIEYSSE, qui avait debute dans la vie scientifique comme collaborateur de Lefebure, et qui avait essaye d'etablir l'edition critique du Chapitre LXIV du Livre des Morts (1876), fut enleve promptement a l'Egyptologie par la politique. Quoiqu'il soit reste attache a l'Ecole des hautes etudes comme maitre de conferences et comme directeur d'etudes adjoint de 1880 a 1914, date de sa mort, il n'a pu nous donner que de rares etudes sur des points de details: il allait se remettre tout entier a la recherche scientifique lorsqu'il disparut.
Quel que fut leur merite, les travaux de ces savants manquaient encore de coordination; M. MASPERO groupa en un faisceau compact les forces qui s'assemblaient autour de lui. Mis en lumiere des sa sortie de l'Ecole normale par deux Memoires: Essai sur l'inscription dedicatoire du Temple d'Abydos (1867) et la Stele du Songe (1868) puis, nomme, en 1869, repetiteur du cours d'archeologie egyptienne a l'Ecole pratique des hautes etudes, que Victor Duruy venait de fonder, M. Maspero avait reuni a son cours une dizaine d'auditeurs serieux: Adrien DE LONGPERIER, le fils du savant alors connu; l'abbe ANCESSI, qui mourut fort jeune apres avoir publie trois brochures sur des Etudes de Grammaire comparee (1872-1873), sur Moise et l'Egypte (1875), sur Job et l'Egypte (1877); Hyacinthe HUSSON qui avait deja compose plusieurs ecrits de mythologie; Eugene GREBAUT; puis, apres la guerre, Maxence DE ROCHEMONTEIX, l'Americain William Berend, Eugene LEDRAIN qui quitta bientot les hieroglyphes pour l'hebreu, Urbain BOURIANT, Victor LORET, l'abbe AMELINEAU, Philippe VIREY.
Le travail fourni par ce groupe fut tres considerable des le debut, et devint plus considerable encore lorsque M. Maspero eut succede a E. de Rouge dans la chaire de Champollion, comme charge de cours (1873), et presque aussitot apres comme professeur titulaire (1874). Pendant que M. Maspero publiait des traductions largement commentees de textes hieratiques, Hymne au Nil (1869), une Enquete judiciaire a Thebes au temps de la XXe Dynastie (1869-1871), du Genre epistolaire chez les anciens Egyptiens (1872) qui lui servit de these pour le doctorat es lettres, Memoire sur quelques papyrus du Louvre (1875) et, dans le Journal asiatique, les premiers des Memoires dont l'ensemble constitua plus tard ses Etudes egyptiennes, il produisait des oeuvres de theorie grammaticale sur le Pronom personnel en egyptien (1869), sur les Formes de la conjugaison en egyptien antique, en demotique et en copte (1871), Sur la Formation des themes triliteres en egyptien (1880), et il abordait l'etude critique du demotique par ses Etudes demotiques (dans le Recueil de travaux, 1870, t. I) puis par ses recherches sur la Premiere page du roman de Satni transcrite en hieroglyphes dans la Zeitschrift fuer Aegyptische Sprache (1877). Son activite se portait aussi vers le domaine historique, et il ecrivait successivement une these latine: De Carchemis oppidi situ et historia antiquissima (1872), des fragments d'un Commentaire sur le livre II d'Herodote, qui, commences pour l'Annuaire de l'Association des etudes grecques en 1875, furent poursuivis plus tard ailleurs, enfin une Histoire ancienne des peuples de l'Orient (1875) a l'usage des lycees, ouvrage qui devint bientot populaire, fut reedite huit fois et traduit en plusieurs langues. Joignez a cette production d'oeuvres independantes une collaboration incessante a des journaux ou a des collections francaises ou etrangeres, Gazette Archeologique, Records of the Past, Transactions et Proceedings de la Societe d'archeologie biblique de Londres, Zeitschrift fuer Aegyptische Sprache de Berlin, Comptes rendus des Congres orientalistes de Paris (1873) et de Florence (1878), The Academy, Journal asiatique, Revue Archeologique et surtout Revue critique, ou, depuis 47 ans, il a rendu compte d'une bonne partie des oeuvres d'Egyptologie, parues en France ou a l'etranger.
Entre temps, l'enseignement de M. Maspero aux Hautes Etudes et au College de France portait ses fruits: une ecole francaise, imbue des memes principes et agissant sous une meme impulsion, s'elevait dans la generation d'alors. Le premier qui se manifesta brillamment fut M. Grebaut, avec sa these pour le diplome des Hautes Etudes intitulee Hymne a Ammon Ra des papyrus egyptiens du Musee de Boulaq (1875) que suivirent bientot plusieurs articles, dont le plus important se trouve dans les Melanges d'archeologie egyptienne (1875). Presque aussitot apres Grebaut, William Berend traduisit la brochure de Lepsius sur les Metaux dans les inscriptions egyptiennes (1877) et soumit a l'examen des juges sa these sur les principaux Monuments du Musee egyptien de Florence, dont la premiere partie consacree aux Steles, Bas-reliefs et Fresques a paru seule en 1882, imprimee avec luxe a l'Imprimerie Nationale: malgre l'eclat de ce premier debut, Berend renonca a la science sans esprit de retour, puis alla vivre et mourir en Suede. En passant, disons qu'il ne fut pas, tant s'en faut, le seul etranger qui suivit alors, pendant un trimestre ou deux, les cours de l'Ecole des hautes etudes et du College de France: nous vimes de la sorte se succeder sur les bancs, de 1875 a 1880, MM. Alfred Wiedemann, aujourd'hui professeur d'egyptologie a Bonn; Ernesto Schiaparelli, a present directeur du Musee de Turin; Karl Piehl, mort en 1904, professeur de langue egyptienne a l'Universite d'Upsal; Edwin Wilbour, journaliste americain, qui apprit beaucoup, passa les vingt dernieres annees de sa vie alternativement en Egypte et en France, puis mourut a Paris en 1897 sans avoir rien publie. Neanmoins le fond de l'Ecole resta francais: l'on vit Rochemonteix inaugurer les etudes du berbere compare a l'egyptien (1873-1876), et Eugene Ledrain, se derobant a la vocation ecclesiastique, nous fournir comme these pour le diplome de l'Ecole des hautes etudes ses Monuments egyptiens de la Bibliotheque nationale (1879-1882).
A ce moment l'Ecole francaise etait en pleine prosperite: M. Maspero en avait reparti les membres entre les domaines les plus varies, dirigeant MM. Loret, Bouriant et Virey vers l'interpretation des manuscrits hieratiques, M. GAYET vers l'archeologie paienne et chretienne, l'abbe Amelineau vers le copte; d'autre part, M. de Rochemonteix, detache en Egypte de 1875 a 1878, y relevait les inscriptions et tableaux du grand temple d'Edfou. Il fallait a cette pleiade un moyen aise de publication, un journal auquel elle put confier ses travaux a mesure qu'ils se poursuivaient. Deja, en 1869, l'editeur Vieweg avait mis en circulation une revue dont il avait confie la preparation a M. Maspero, et dans le premier semestre de 1870, celui-ci avait lance avec la collaboration de MM. E. de Rouge, Deveria, Pierret, un premier numero qui avait pour titre: Recueil de travaux relatifs a la philologie et a l'archeologie egyptiennes et assyriennes; mais, la guerre survenant presque aussitot, M. de Rouge l'avait remplace chez le meme editeur par un nouveau journal, les Melanges d'archeologie egyptienne et assyrienne, destine a recevoir les productions de notre Ecole en opposition a la Zeitschrift fuer Aegyptische Sprache de Berlin qui serait reservee aux Allemands. Apres la mort de M. de Rouge, qui coincida presque avec l'apparition du premier fascicule, ces Melanges trainerent peniblement sous la conduite d'un comite de redaction, ou figuraient MM. Jacques de Rouge, Pierret, Maspero, E. Revillout; ils fournirent trois volumes de 1871 a 1878, date ou le comite fut dissous et ou les Melanges furent remplaces par deux Publications independantes l'une de l'autre, le Recueil de travaux, que M. Maspero ressuscita et dont il composa un second numero en 1879, la Revue egyptologique que M. REVILLOUT edita depuis 1880 jusqu'a sa mort, en 1912.
L'orientation de ces deux publications fut tres differente. Tandis que le Recueil s'efforcait de faire oeuvre durable et d'embrasser le domaine entier de l'egyptologie, la Revue, plus irreguliere dans son allure, se consacra de preference a la critique du moment, qu'elle exerca avec aprete; en fin de compte, elle devint presque entierement l'organe exclusif de son directeur. Entre au Musee egyptien du Louvre en 1872, celui-ci s'etait voue des lors avec ardeur au copte, puis au demotique. C'est ainsi qu'il jeta rapidement sur la place, souvent en les autographiant pour marcher plus vite, ses Actes et contrats des musees egyptiens de Boulaq et du Louvre (1876), puis ses Apocryphes coptes du Nouveau testament (1876), ainsi qu'un Memoire sur la vie et les sentences de Secundus, et un autre sur le Concile de Nicee d'apres les textes coptes et les diverses collections canoniques, qui furent inseres au Journal asiatique de 1872 a 1875 et ne furent completes qu'en 1881; le tout sans prejudice d'une premiere etude sur les Blemmyes (1874) et de differentes notes sur l'archeologie funeraire copte, qu'il donna aux Melanges. Ce ne fut la, toutefois, que le moindre de sa besogne. Trouvant dans la riche collection du Louvre une masse alors incomparable de papyrus demotiques, il se livra avec fougue au dechiffrement de l'ecriture cursive qu'il avait commence sous M. Maspero et il en tira bientot des resultats aussi neufs qu'importants: il y decouvrit des contrats de mariage de differente nature, des contrats de location pour maisons et pour terres, des contrats de vente et d'achat, bref une masse d'actes juridiques du plus haut interet. Il forma ainsi deux Chrestomathies demotiques dont la nouvelle (1878) parut avant l'ancienne (1880) par une de ces bizarreries qui ne sont pas rares dans son oeuvre. En meme temps il traduisait mot a mot le conte demotique de Satni, dont Brugsch avait donne une premiere interpretation dix annees auparavant, mais il attendait plusieurs annees encore avant d'y ajouter une introduction et de faire du tout un volume sous le titre: le Roman de Setna, etude philologique et critique (1877-1885). Ce fut sans prejudice d'une foule d'ecrits moindres, publies en brochures independantes ou dissemines dans les journaux francais et etrangers, Journal asiatique, Revue Archeologique, Proceedings de la Societe d'archeologie biblique, Melanges, etc. Bref, il fit entierement sa revue, a lui, de la Revue Egyptologique, dont il avait produit le premier numero en 1880 avec CHABAS et Henri BRUGSCH, et dont il remplit presque seul, les quatorze volumes parus de 1880 a 1912, avec ses articles et ses commencements d'articles inacheves sur le copte, sur le demotique et en dernier lieu sur quelques textes hieroglyphiques.
L'Ecole egyptologique prosperait en France, lorsque les changements provoques par la mort de Mariette vinrent a la fois en elargir et en compromettre le developpement. Depuis l'annee de l'Exposition universelle en 1867, qui marqua l'apogee de son credit en Egypte, Mariette avait du lutter sans relache contre l'influence allemande rendue tres forte par la victoire de 1870-71, contre la nonchalance et le desordre de l'administration egyptienne, et surtout contre la maladie qui se revela mortelle pour lui des 1872. Force de renoncer aux grandes fouilles qui avaient illustre les debuts de sa direction a Boulaq, il s'efforca du moins d'en publier les resultats principaux, et, aide de MM. Louis Vassali et Emile Brugsch d'une part, de M. Maspero de l'autre, il donna toute une serie de grands travaux: Abydos, (3 vol. 1869-1880), Denderah (5 vol. 1869-1875), Deir-el-Bahari (1 vol. 1875), les Papyrus egyptiens du Musee de Boulaq (3 vol. 1870-1871), Karnak, etude topographique et Archeologique (1 vol. 1875), Voyage de la Haute Egypte (2 vol. 1878), Monuments divers recueillis en Egypte et en Nubie (1 vol. 1871-1889). Il preparait de concert avec M. Maspero deux oeuvres plus importantes encore, dont les fragments ne furent edites qu'apres lui, le Serapeum de Memphis (1 vol. 1883) et les Mastabas de l'Ancien Empire (Paris, 1889), lorsque son etat empira tellement que l'on craignit de le voir disparaitre soudain, laissant vacante en Egypte une place que la France avait interet a conserver. Deja, en 1873, M. Maspero avait propose au gouvernement francais de creer au Caire une ecole analogue a celle qui existait a Athenes pour l'etude des monuments grecs; mais son projet avait ete rejete par M. de Watteville. Il fut repris par M. Xavier Charmes et, a l'instigation de ce dernier, M. Alfred Rambaud, alors chef du cabinet de M. Jules Ferry, ministre de l'Instruction publique, decida, le 13 novembre 1880, M. Maspero a aller etablir une Mission permanente au Caire. Celui-ci, apres avoir prie M. Grebaut de le suppleer au College de France, emmena avec lui ce qu'il avait de mieux en ce temps a l'Ecole des hautes etudes, MM. Urbain Bouriant et Victor Loret, auquel il adjoignit un Arabisant, M. DULAC, et un dessinateur, M. BOURGOIN. Arrive au Caire le 5 janvier 1881, il installa son monde dans une maison sise sur une des ruelles qui touchent le boulevard Mohammed-Ali et il le mit au travail, mais Mariette etant mort le 18 janvier, il fut nomme le 8 fevrier suivant Directeur general des fouilles d'Egypte, malgre les demarches qu'entreprit M. de Saurma, Consul general d'Allemagne, pour faire attribuer la place a Henri Brugsch. En depit de son transfert au service egyptien, M. Maspero n'en demeura pas moins le directeur reel de la Mission, bien que la direction apparente en fut confiee officiellement, d'abord a M. Eugene LEFEBURE (1881-1883), puis a M. GREBAUT (1883-1886), et l'exploration de l'Egypte marcha desormais sous le controle complet de l'Egyptologie francaise. Elle progressa heureusement, malgre les embarras ou nous jeterent la revolution d'Arabi-Pacha en 1882 et une grande epidemie de cholera en 1883. Mariette, obeissant a l'esprit de son temps, avait surtout opere des fouilles destinees a enrichir le musee de Boulaq; M. Maspero pensa que le moment etait venu d'organiser plus methodiquement un Service des antiquites. Il divisa l'Egypte en 7 circonscriptions, et, comme les individus faisaient defaut pour composer un personnel competent d'inspecteurs indigenes, il fonda a Boulaq une petite ecole d'Egyptologie (1882-1886) ou il essaya d'en former six. Il tenta sans succes de soulager la collection du Caire en etablissant a Alexandrie un musee greco-romain. Il poursuivit sur un plan methodique le deblaiement et la consolidation des principaux temples d'Egypte. Enfin, il appela a l'entreprise des fouilles les etrangers que Mariette avait ecartes systematiquement, et, tout en essayant de regler leur industrie au moyen d'une loi que le Ministere egyptien ne lui accorda pas, il favorisa de son mieux la creation de l'Egypt Exploration Fund (1882) qui a depuis lors rendu tant de services au pays: bref, il s'attacha a faire oeuvre d'administrateur autant et plus que de savant, ainsi que son devoir envers l'Egypte l'exigeait.
Cela ne l'empecha point de fouiller pour le gouvernement egyptien les pyramides a inscriptions des Pharaons de la Ve et de la VIe dynastie a Saqqarah, Ounas, les deux Pioupi, Metesouphis (1881-1884), de decouvrir a Gizeh une necropole de la IVe dynastie (1882) et a Saqqarah, a Licht, a Dahshour (1883-1886) des cimetieres de la Ve et de la XIIe, de pousser les travaux en Abydos aupres de la Chounet-ez-Zebib (1881-1886), de continuer le degagement du grand temple d'Edfou (1884-1885) opere par Mariette, de decouvrir a Thebes le puits ou se cachaient les momies de Thoutmosis III, de Setoui Ier, de Ramses II, de Ramses III, et trente autres de princes et de princesses illustres dans les annales egyptiennes (1881), d'entreprendre a Karnak des travaux de consolidation qui ne purent etre menes bien loin faute d'argent (1884-1885), mais qui empecherent pendant quinze ans le desastre de la salle hypostyle, de commencer le degagement du grand temple a Medinet-Abou (1885), et surtout d'organiser, a l'aide d'une souscription ouverte en France, l'expropriation de la partie du village de Louxor qui recouvrait l'edifice d'Amenothes III, de Setoui Ier, et de Ramses II; grace a cette operation, qui presenta des difficultes considerables (1882-1884), il reussit a debarrasser l'aire du temple des huttes qui l'encombraient, a l'exception de la petite superficie recouverte par la mosquee d'Abou'l-Haggag dans l'angle nord-ouest de la premiere cour, et a entamer le degagement du monument ainsi reconquis (1884-1886). C'est aussi avec l'argent provenant d'une souscription provoquee en France par le Journal des Debats, qu'il se mit a delivrer du sable qui l'etouffait le Sphinx de Gizeh (1886). Les resultats de son action ne purent etre publies par le gouvernement egyptien, faute de ressources, et ne parurent qu'en partie dans divers journaux scientifiques et dans quelques brochures isolees, Bulletin de l'Institut egyptien, Zeitschrift, Recueil de Travaux qui ajouta a son titre en 1881 la mention pour servir de Bulletin a la Mission archeologique du Caire, enfin aux Memoires edites par cette Mission. Celle-ci, en effet, bien que n'ayant presque pas de fonds speciaux, s'ingenia a mettre au jour les productions de ses membres, dans une serie de volumes superbes, sous la direction de M. Maspero. Elles etaient de nature tres variee: tandis que M. Maspero assignait aux arabisants de l'ecole la tache de restituer sur le terrain la topographie du Caire de Makrizi, et de recueillir la litterature populaire de l'Egypte moderne, il occupait les egyptologues a explorer les temples et les tombeaux thebains ou a rechercher dans les monasteres du Said les pauvres debris de la litterature copte. C'est ainsi qu'on eut successivement, dans les premiers volumes des Memoires, de Bouriant, Deux jours de fouilles a Tell-el-Amama, l'Eglise copte du tombeau de Dega, Rapport au Ministre de l'Instruction publique sur une Mission dans la haute Egypte (1884-1885),—de Loret, les Tombeaux de l'Amxent Amenhotep et de l'Amxent Khamha, Quelques documents relatifs a la musique et a la litterature populaire de la haute Egypte,—de Lefebure, les trois volumes de ses Hypogees royaux de Thebes dont j'ai deja parle,—de Virey, l'Etude sur un parchemin rapporte de Thebes et le Tombeau de Rekhmara,—de Gayet, les Monuments coptes du Musee de Boulaq, Catalogue des sculptures et des steles ornees de la salle copte, —d'Amelineau, ses Monuments pour servir a l'histoire de l'Eglise chretienne, en deux volumes, allant du IVe au VIIe siecle. Plusieurs de ces ouvrages ne furent imprimes qu'assez tard apres leur composition, la mise en train ayant exige du temps; mais ils appartiennent tous a cette epoque heroique de la Mission. Ceux qui traitent de l'art copte meritent une attention particuliere, car on avait dedaigne jusqu'alors les productions de la civilisation chretienne de l'Egypte et on avait neglige de les recueillir systematiquement. M. Maspero fut le premier a les rechercher, a en former un Musee distinct, et a en encourager la publication.
Cependant, des raisons de sante ayant oblige M. Maspero a quitter l'Egypte le 1er juillet 1886, M. Grebaut, directeur de l'Ecole francaise, lui succeda a la direction du Service des Antiquites, a partir du 1er juin de la meme annee, et, le 1er decembre, M. Urbain Bouriant, qui etait l'un des conservateurs adjoints de Boulaq depuis 1883, le remplaca comme directeur de l'Ecole, tandis que M. Georges DARESSY, eleve de l'Ecole, prenait le poste de M. Bouriant au Musee. Cette modification du personnel en Egypte ne changea rien a la situation generale: l'Ecole continua a recevoir de M. Maspero l'impulsion directrice. Celui-ci, de retour a Paris, avait repris ses lecons a l'Ecole des hautes etudes ainsi qu'au College de France, et il s'etait occupe tout d'abord de reorganiser les cours desempares momentanement par le transfert imprevu, au Caire, des meilleurs etudiants, et par la succession rapide, au College de France, de M. Grebaut (1881-1884), de M. Lefebure (1884-1885) et de M. Guieysse (1885-1886). L'ouverture, en 1883, de deux cours d'Egyptologie a l'Ecole du Louvre, l'un pour l'egyptien ancien par M. Pierret, l'autre de litterature et de droit demotique par M. Revillout, sembla d'abord lui faciliter la tache. Tandis qu'il mettait en ordre les notes recueillies en Egypte et donnait rapidement au Recueil, dans les tomes III et suivants jusqu'au quatorzieme, le texte et la traduction des ecrits religieux contenus dans les Pyramides, reunis plus tard en un seul volume, sous le titre les Inscriptions des Pyramides de Saqqarah (1894), aux Memoires de la Mission du Caire, les Momies royales de Deir el Bahari (t. I) et les Fragments de la version thebaine de l'Ancien Testament (t. VI), il preparait une generation nouvelle d'egyptologues qui, s'instruisant un peu au Louvre et beaucoup a l'Ecole des hautes etudes, partaient ensuite pour le Caire, MM. BENEDITE, Jules BAYET, Dominique MALLET, le pere SCHEIL, BOUSSAC, CHASSINAT, LEGRAIN. Ce fut pour l'Ecole francaise une periode d'activite feconde, pendant laquelle nous eumes des cours a Alger en 1886 pour M. Lefebure, a Paris pour M. Amelineau a l'Ecole des hautes etudes (section des sciences religieuses), tandis que M. Victor Loret remplacait M. Lefebure comme maitre de conferences a Lyon.
Ces maitres repandirent largement l'enseignement de la langue et de l'archeologie egyptiennes, et a ce moment, l'on vit paraitre les theses de M. Virey: Etudes sur le papyrus Prisse (1886); de M. GAYET, Steles de la XIIe Dynastie du Musee du Louvre; de M. Mallet, le Culte de Neith a Sais; de M. PATURET, la Condition juridique de la femme dans l'ancienne Egypte; de M. Amelineau, Essai sur le Gnosticisme egyptien. L'antiquite egyptienne fut exploitee resolument dans toutes ses directions: grammaire par Victor Loret, qui resuma, dans son Manuel de la Langue egyptienne, l'enseignement de ses maitres et y ajouta ses propres observations; histoire, par M. Maspero, Notes sur quelques points de grammaire et a histoire dans la Zeitschrift et dans le Recueil; archeologie, par le meme, qui condensait, dans son Archeologie egyptienne, les resultats de ses remarques sur les arts et l'industrie; litterature hieratique, par le meme encore, Contes populaires de l'Egypte ancienne, dont quatre editions se sont suivies en moins de trente ans; litterature demotique, par Revillout, Rituel funeraire de Pamonth, Cours de Droit egyptien, en nombreuses parties; la Litterature chretienne de l'Egypte grecque et copte, par Amelineau, dont j'ai deja cite les ouvrages, et par Bouriant, dont les oeuvres furent inserees presque toutes dans les Memoires de la mission, ainsi que celles du pere Scheil. Rochemonteix mourait malheureusement a la fin de 1892, ayant eu a peine le temps de mettre en train son Temple d'Edfou, dont MM. Maspero, puis Chassinat continuerent la publication jusqu'a nos jours (1892-1914) sans l'achever; mais Gayet et Benedite commencerent, le premier le Temple de Louxor, le second le Temple de Philae. Dans le meme temps, M. Maspero ne cessait pas d'analyser, dans la Revue critique, les livres qui y affluaient sur l'Egyptologie, de communiquer au Victoria Institute ses recherches sur les listes geographiques egyptiennes de la Palestine, et de developper, dans son Bulletin de la Revue de l'histoire des religions, ses theories sur la nature des mythes et des dieux egyptiens, qui prevalent depuis ce temps dans l'Ecole. Ajoutons, pour etre complet, quelques ouvrages de vulgarisation qui firent plus que beaucoup de memoires scientifiques pour repandre le gout des choses du Nil dans le grand public: les Moines egyptiens d'Amelineau (1889), ainsi que les Lectures historiques de Maspero (1888) et que ses catalogues. Deja en 1883, il avait essaye de faire, du Guide du visiteur au Musee de Boulaq, un veritable manuel d'archeologie etabli sur une collection; son Catalogue du Musee egyptien de Marseille (1889) est construit sur le meme plan, bien qu'avec des proportions plus restreintes.
En Egypte, l'alliance etroite du Service des antiquites, sous M. Grebaut, et de la Mission du Caire, dirigee par M. Bouriant sous l'inspiration de M. Maspero, fut d'abord des plus heureuses. M. Bouriant, qui s'enfermait dans l'accomplissement de son devoir scientifique, publia au Journal asiatique, au Recueil de Travaux, aux Memoires de la Mission, ses moissons de documents inedits et ses decouvertes perpetuelles, Notice des monuments coptes du Musee de Boulaq, les Canons apostoliques de Clement de Rome, la Stele 5576 du Musee de Boulaq et l'Inscription de Rosette, Notes de Voyage, Fragments de la version copte du Roman d'Alexandre, Actes du Concile d'Ephese, l'Eloge de l'Apa Victor fils de Romanos, Fragments du texte grec du Livre d'Enoch et de quelques ecrits attribues a saint Pierre. De son cote, M. Grebaut surveillait de pres l'administration du Service des Antiquites, et poussant activement les fouilles, il continuait le deblaiement du temple de Louxor, engageait a fond celui de Medinet-abou, decouvrait dans la seconde cachette de Deir-el-Bahari plus d'une centaine de momies appartenant a la famille souveraine des grands-pretres d'Amon et a ses descendants, enfin il operait heureusement, en 1890-1891, le transfert du Musee egyptien, de l'edifice etrique de Boulaq au palais grandiose de Gizeh; mais le parti qu'il crut bon de prendre dans la politique egyptienne motiva son retour en France, au cours de l'annee 1892.
Il eut pour successeur a la Direction generale des antiquites M. Jacques DE MORGAN, qui venait de se faire connaitre par ses recherches archeologiques dans le Caucase russe et en Perse. Le nouveau directeur s'occupa de son service avec activite, achevant le deblaiement de Medinet-abou, explorant avec soin les carrieres de la haute Egypte et les environs d'Assouan, reprenant les fouilles que M. Maspero avait commencees autour des Pyramides de Dahshour et y recueillant, en 1894-1895, les bijoux admirables de plusieurs princesses qui avaient vecu sous la XIIe dynastie. Une bonne part de ces travaux avait ete accomplie avec la collaboration de la Mission permanente du Caire et mise au jour par elle, dans J. de Morgan-Bouriant, les Carrieres de Ptolemais; mais d'autres avaient ete publies independamment par le ministere egyptien, Catalogue des monuments et inscriptions de l'Egypte ancienne, t. I, de la Frontiere de l'Egypte a Kom-Ombo ; et t. II, Kom-Ombo, premiere partie, puis Fouilles a Dahchour, mars-juin 1894, t. I. Des recherches particulieres, absorbant M. de Morgan, imprimerent toutefois a son esprit une direction differente, et, rompant avec la tradition etablie par Champollion, lancerent la science sur des voies nouvelles. Jusqu'alors les savants avaient discute, sans resultat evident, la question de savoir si l'Egypte antique avait connu un age de la pierre et s'il en subsistait des traces; malgre la decouverte operee en 1869 par des savants francais, ARCELIN, HAMY, Francois LENORMANT, sur la montagne qui surplombe Deir-el-Bahari, les avis demeuraient partages a ce sujet, et les Egyptologues s'etaient si bien accoutumes a commencer l'histoire positive du pays a la fin de la IIIe dynastie, que M. PETRIE, ramenant au jour, pour la premiere fois, pres de Haggadah et de Ballas, des vestiges nombreux d'une civilisation grossiere, les attribuait non pas aux Egyptiens d'avant Menes, mais a une race nouvelle apparue vers le temps du moyen empire. M. de Morgan, reprenant les fouilles de Petrie a Haggadah, et les etendant a d'autres localites du Said situees entre Assiout et Thebes, montra qu'il s'agissait, en realite, des generations anterieures a l'age des grandes Pyramides. Presque simultanement M. Amelineau, creusant le sable dans les necropoles d'Abydos, y decouvrait dans la region d'Omm-el-Gaab, la mere des pots, les hypogees des rois de la Ire, de la IIe et de la IIIe dynasties (1895). Cinq annees durant, de 1895 a 1899, M. Amelineau exploita le site d'Abydos, aux frais d'une association d'amateurs francais. Ces fouilles, les plus fecondes qu'il y eut en resultats nouveaux, furent publiees: par M. de Morgan, dans son ouvrage en deux volumes, Recherches sur les origines de l'Egypte, t. I l'Age de la pierre et des metaux, t. II Ethnographie prehistorique et le tombeau royal de Negadah; par M. Amelineau, malheureusement avec un esprit critique insuffisant, dans une foule de rapports, de brochures ou de livres, qui se succederent de 1895 a 1910, les Fouilles d'Abydos, campagne de 1895-1896, les nouvelles Fouilles d'Abydos (1896-1897), les nouvelles Fouilles d'Abydos (1897-1898), et trois volumes in-4 deg. sur les nouvelles Fouilles d'Abydos, et le Tombeau d'Osiris, monographie de la decouverte faite a Abydos, en 1897-1898.
La mission francaise avait pris une part importante aux travaux de M. de Morgan, mais employee par lui a des taches secondaires, elle n'en tira pas de renom. M. Maspero en effet, force de surveiller les etudes qu'il avait entreprises pour son propre compte, avait renonce a s'occuper d'elle pour le moment. C'etaient d'un cote son Histoire des peuples de l'Orient classique dont il avait donne une forme abregee vingt ans auparavant et qui parut en livraisons de 1892 a 1900, de l'autre ce qu'il appela la Bibliotheque egyptologique. Il avait remarque, au cours d'une carriere deja longue, que la plupart des oeuvres ecrites par les maitres de l'Egyptologie, depuis Champollion, etaient comme perdues dans des livres tires a petit nombre d'exemplaires, ou dans des revues et des journaux disparus depuis longtemps: il resolut donc d'aller les rechercher ou elles etaient et de les reunir dans une collection accessible a tous. C'etait rendre service aux jeunes, qui ne se trouveraient plus exposes a presenter comme neuves des idees deja vieilles, et aux anciens, dont on pouvait ainsi saisir aisement le travail et apprecier a sa juste valeur l'influence exercee au developpement de la science. Ajoutez a cela une collaboration reguliere au Journal des Debats destinee a populariser l'historiographie ancienne de l'Orient; une partie des articles composes ainsi, non sans peine, a ete reunie en volume vers 1907. Cependant l'assiduite ne faiblissait pas a l'Ecole des hautes etudes et au College de France, dont MM. LACAU, MORET, Isidore LEVY, le pere DEIBER, l'abbe ERMONI, et vingt autres suivaient les cours. M. Mallet publiait son bel ouvrage sur les Premiers etablissements des Grecs en Egypte. M. Chassinat achevait le premier volume de l' Edfou de Rochemonteix. M. Amelineau lancait l'un apres l'autre ses Actes des Martyrs de l'Eglise copte, sa Morale egyptienne quinze siecles avant notre ere, etudes sur le papyrus de Boulaq N deg. 4, ou il s'inspirait des remarques faites par M. Maspero a l'Ecole des hautes etudes, son Essai sur l'Evolution historique et philosophique des idees morales dans l'Egypte ancienne, et la premiere partie fort peu personnelle de son Histoire de la sepulture et des funerailles en Egypte. M. Loret composait sa Flore pharaonique. M. CHARDON amorcait son Dictionnaire demotique qu'il n'a point termine. M. Legrain offrait comme these a l'Ecole du Louvre le Livre des Transformations, et M. BOUDIER, les Vers egyptiens, metrique demotique, etude prosodique et phonetique des Poemes satyriques, du Poeme de Moschion et des papyrus a transcriptions grecques de Leyde et de Londres.
A cette epoque, M. de Morgan etant retourne en Perse avec une Mission du Ministere francais, M. Victor Loret le remplaca en Egypte a la direction du Service des antiquites (juillet 1897), et il se voua tout entier aux fouilles. Elles furent heureuses a Saqqarah, ou il fit sortir des sables la pyramide ruinee d'une reine Apet de la VIe dynastie, puis, autour d'elle, plusieurs tombeaux qui formerent comme une Pompei egyptienne, et surtout a Thebes ou, de 1898 a 1899, il decouvrit les hypogees de Thoutmosis Ier, de Thoutmosis III, de Maharpiriou et d'Amenothes II, ou etaient renfermees les momies de onze des Pharaons et des princesses des XVIIIe, XIXe et XXe dynasties, en realite le complement de la trouvaille operee dix-sept ans auparavant a Deir-el-Bahari. Malheureusement sa direction, si brillante par certains cotes, ne dura que deux annees, et le Ier novembre 1899, M. Maspero se voyait renvoye par le Ministere des Affaires etrangeres de France a son ancien poste de directeur du Service des Antiquites. Il porta tous ses soins sur l'administration, divisa le territoire entre onze inspecteurs indigenes aux ordres de deux inspecteurs en chef europeens, remit l'ordre dans les finances, reprima de son mieux les fouilles illicites des marchands, prepara des 1902 une loi sur les antiquites, qui ne fut promulguee que le 12 juin 1912 et que le systeme des capitulations l'empecha d'appliquer aux Europeens, provoqua, en depit d'une opposition acharnee, la creation de musees locaux a Ismailiah (1908), a Elephantine (1912), a Tantah (1913), a Minieh (1914) et surtout a Assiout (1911-1914), organisa la protection de la region des Oasis (1909), et de 1907 a 1910 arma contre la destruction les temples de la Nubie que menacait l'elevation des eaux du Nil, produite par le barrage d'Assouan, Debot, Taffah, Kalabcheh, Dandour, Gerf-Hussein, Ouady-es-Seboua, Derr, Ibsamboul. D'autre part, se debarrassant de la tache des fouilles sur les etrangers, il se chargea d'executer le deblaiement et la consolidation des principaux monuments de l'Egypte propre, Saqqarah, Abydos, el-Hibeh de la Grande Oasis, Denderah, Assouan: il fit degager a fond Karnak par M. Legrain, Gournah, Esneh et Edfou par M. Barsanti, Deir-el-Medineh par M. BARAIZE qui avait restaure deja el-Hibeh. Les resultats de ses efforts sont consignes dans le Recueil de travaux, dans la Zeitschrift, dans les Comptes rendus de l'Institut egyptien, dans le Bulletin de l'Institut francais d'Archeologie orientale du Caire, enfin dans les Annales du Service des Antiquites, fondees en 1899 par M. Loret et dont quatorze volumes ont paru de 1900 a 1915. Cette meme periode vit achever par ses soins le Kom-Ombo et les Fouilles a Dahchour de M. de Morgan, puis continuer le Musee egyptien, dont M. Grebaut avait emis quelques planches pour une premiere livraison en 1889, mais qui etait demeure suspendu ensuite jusqu'en 1900. Ces labeurs officiels n'arreterent point les travaux personnels de M. Maspero; mais sans renoncer de collaborer a la Revue critique, il ne cessa pas d'editer la Bibliotheque egyptologique qui compte aujourd'hui pres de quarante volumes; il reunit dans trois livres differents intitules Causeries d'Egypte (1906), Ruines et Souvenirs d'Egypte (1909) et Essais d'Art egyptien (1911), les articles de vulgarisation qu'il avait ecrits pour le Journal des Debats, pour le Temps et pour diverses revues, insera dans la Bibliotheque d'Etude des editions critiques des Memoires de Sinouhit (1908), de l'Hymne au Nil (1911) et des Instructions d'Amenemhait (1914), enfin composa pour la collection Ars una le traite Egypte (1912) ou est exposee pour la premiere fois l'histoire complete de l'art egyptien, depuis ses origines jusqu'a sa disparition.
Presque en meme temps que le Service des Antiquites, la Mission permanente du Caire avait change de directeur, et, qui plus est, de condition. M. Bouriant, subordonne par ordre a M. de Morgan, puis a M. Loret, n'avait pas eu le loisir d'achever la preparation de son grand ouvrage sur Medinet-abou, ni de demander beaucoup d'activite a ses eleves; il avait pourtant demenage la Mission de la Maison Karcher dans l'edifice que l'architecte Ambroise, BAUDRY lui avait bati aux frais du gouvernement francais, dans la rue Soliman-Pacha, pres du nouveau Musee egyptien. En s'etablissant ainsi chez elle, la Mission avait perdu son nom et modifie son statut: elle etait devenue l' Institut francais d'Archeologie orientale du Caire et elle avait recu la personnalite civile. Bouriant y ouvrit une imprimerie tres modeste d'abord, mais au mois de septembre 1897, il fut frappe d'hemiplegie, et, apres une sorte d'interregne ou Chassinat, alors membre de l'Ecole, exerca ses fonctions, il fut mis a la retraite et Chassinat lui succeda comme directeur en 1898. Celui-ci par gout et par necessite, developpa fortement l'imprimerie et fit d'elle, pour la composition et pour le tirage hieroglyphique, le premier atelier du monde. Il dirigea des fouilles importantes a el-Ghattah, pres d'Abouroache, a Baouit, a Assiout, avec le concours des membres de l'Institut, GAUTHIER, GUILMANT, CLEDAT, PIERON, GOMBERT, PALANQUE, BARRY, LESQUIER et des eleves de l'Ecole d'Athenes detaches aupres de lui, JOUGUET et Gustave LEFEBVRE. Gombert perit malheureusement pres de Tounah, mais les autres eurent le temps de mettre en ordre le resultat de leurs recherches. Palanque, eleve diplome de l'Ecole des hautes etudes, y avait presente comme these un ouvrage sur le Nil a l'epoque pharaonique. Cledat publia de 1904 a 1906 le Monastere et la Necropole de Baouit, GUILMANT, le Tombeau de Ramses IX en 1907, MALLET, en 1909, le Kasr el-Agouz, Chassinat avec Pieron et Gauthier (1906) les Fouilles d'El-Ghattah, et seul en 1910 le Mammisi d'Edfou. Joignez-y les Memoires sur les fouilles de Licht, executees au temps de Bouriant par Gautier et JEQUIER, les Monuments pour servir a l'histoire du Culte d'Atonou recueillis en 1893 par Bouriant, Legrain et Jequier, mais mis au jour en 1903-1905 seulement, les travaux de Lacau, Fragments d'apocryphes coptes (1904), de DEIBER, Clement d'Alexandrie et l'Egypte (1904), de VERNIER sur la Bijouterie et la Joaillerie egyptiennes (1907), le Livre des Rois d'Egypte commence par Gauthier en 1910 dont les trois volumes parus n'ont pas epuise la matiere, et vous aurez une idee de l'elan qu'il imprima a l'Ecole dans le domaine egyptologique, car je n'ai pas a parler ici des publications entreprises dans les autres champs de l'orientalisme. La creation du Bulletin de l'Institut francais d'Archeologie orientale (1901), dont quatorze volumes sont la, fournit aux membres l'occasion de faire profiter le public de leurs recherches moindres, et celle de la Bibliotheque d'Etude (1908), dont six volumes sont deja en vente, le moyen de preparer des editions de manuscrits egyptiens ou coptes. Son activite fut ralentie vers 1905, 1906,1907 par une campagne dela presse francaise d'Egypte qui, ne comprenant pas le role que jouait notre Institut dans le pays, pretendit le depouiller du terrain qu'il possedait au profit d'autres etablissements. Pour le soustraire aux attaques, il dut le transporter au quartier lointain de Mounira, sur un terrain ou il donna asile a l'Ecole de Droit francais. Il reussit a le faire dans des conditions tres avantageuses, mais les soucis de l'operation et le trouble qu'elle jeta dans le recrutement arreterent les fouilles importantes: le transfert dument acheve, il envoya sa demission en janvier 1912 et fut remplace en juillet suivant par M. Lacau, qui se consacra exclusivement aux fouilles et explora avec succes, en collaboration avec M. MONTET, la necropole d'Abou-roache (1913-1914), par les soins de MM. DAUMAS et Jean MASPERO, les edifices de Baouit (1913), enfin en 1914, les koms d'Edfou par l'intermediaire de MM. JOUGUET et COLLOMP (1914). L'impulsion donnee aux publications par M. Chassinat continua de s'exercer pleinement pendant ces deux annees encore. Elles ont vu paraitre: Chassinat et Palanque, une Campagne de fouilles dans la necropole d'Assiout (1911); Gautier, le Livre des Rois d'Egypte (t. III, 1913); COUYAT et Montet, les Inscriptions de la vallee de Hammamat(1914): la plupart de ces travaux durent leur succes a la collaboration du Service des antiquites et de la Mission.
Nulle part cette collaboration ne se montra plus intime et plus bienfaisante que dans ce qui regarde le Musee du Caire: elle facilita grandement l'impression des ouvrages publies par celui-ci, et celui-ci a son tour fournit aux membres de la Mission les materiaux d'innombrables ouvrages. Lorsque, du 13 fevrier au 13 juillet 1902, M. Maspero transporta la collection egyptienne de Gizeh au Caire dans l'edifice construit specialement au Kasr-en-Nil pour la recevoir, sa lourde tache ne fut point terminee: il fallait classer les objets par ordre de matieres et de dates, amenager les salles d'exposition et la bibliotheque, cataloguer les series scientifiquement et faire connaitre le sens des plus importantes au grand public, toutes choses assez difficiles car, si le plan general des batiments avait ete dresse, a la suite d'un concours international, par l'architecte francais Dourgnon, l'execution qui en avait eu lieu de 1897 a 1902 avait ete entachee de malfacons telles que l'on dut refaire presque immediatement, de 1907 a 1915, toutes les terrasses en ciment arme et, par consequent, modifier sans cesse a l'interieur la disposition des salles. Malgre ces remaniements perpetuels, M. Maspero crut de son devoir de donner au grand public un Guide du visiteur au Musee du Caire, qui, tout en faisant comprendre a celui-ci la nature, l'epoque, la valeur historique, la signification civile ou religieuse des objets decrits, le preparerait a entendre et a gouter ce qu'il pourrait voir dans la haute Egypte: ce Guide, qui de 1902 a 1915 a eu quatre editions francaises, cinq anglaises et une arabe, en tout environ quinze mille exemplaires, et dont M. Maspero a fait, selon l'ideal qu'il poursuivait, un traite d'archeologie illustre par les monuments qu'il avait sous les yeux, a ete imprime par l'Institut francais d'archeologie. C'est ce dernier aussi qui pouvait seul executer dignement l'impression du Catalogue general des Antiquites egyptiennes du Musee du Caire, destine aux erudits. Ce dernier avait ete commence du temps de M. de Morgan et de M. Loret, sur un plan un peu confus, par les soins d'une commission internationale de cinq membres que presidait un Allemand, M. Ludwig Borchardt. Arrive trop tard pour remedier au desordre du plan, M. Maspero elargit du moins celui-ci, rompit peu a peu le cadre de la commission, et invita a participer a l'oeuvre tous les savants que leur bonne fortune amenait en Egypte; enfin, en 1900, il obtint du gouvernement egyptien les fonds necessaires pour bien editer ce catalogue. Depuis l'annee 1900, jusqu'a nos jours, plus de soixante volumes ou fascicules munis largement de planches ont paru, dont la moitie environ sont dus a la plume de savants francais et de membres de l'Institut archeologique. M. DARESSY, aujourd'hui secretaire general du service, et dont l'oeuvre considerable avait ete dispersee jusqu'alors dans des journaux scientifiques, Revue archeologique, Recueil de travaux, Bulletin de l'Institut egyptien, ouvrit la serie en 1900, et la continua a quelques annees d'intervalle par ses volumes de Dessins et de textes magiques, du Tombeau de Maherpra et d'Amenophis II, des Momies royales de Deir-el-Bahari, des Figures de divinites egyptiennes. M. Lacau a publie les Cercueils du Moyen Empire (2 vol.), et le premier volume des Steles de la XVIIIe dynastie; M. Moret, les Cercueils de la XXIIe dynastie (2 vol.); M. Gauthier, les Cercueils des pretres de Mentou; M. Gaston Maspero, le premier volume des Sarcophages d'epoque Saite et Ptolemaique; M. Vernier, deux livraisons de Bijoux et d'orfevreries que M. Daressy achevera; M. Benedite, trois volumes sur les petits objets de toilette; M. Legrain, trois volumes sur les statues provenant du fonds decouvert par lui dans la favissa de Karnak; M. Lefebvre, le Papyrus de Menandre; M. Jean Maspero, les Papyrus byzantins, en trois volumes dont le dernier est sous presse; M. Chassinat, la Trouvaille des Grands-Pretres d'Ammon de la XXIe dynastie, et d'autres sont prets qui ont pour auteurs MM. MUNIER, Moret, Gauthier, Gaston Maspero. Je ne parle pas des collaborateurs etrangers, Reisner, Currelly, Elliot-Smith, et maint autre dont les presses de l'Institut ont eu egalement les volumes. La seconde des grandes oeuvres du Service egyptien, les Temples immerges de la Nubie en est sortie tout entiere: Gaston Maspero, Rapports et Memoires; Gauthier, Kalabcheh, Amada et Ouady es-Seboua; Roeder, de Debot au Bab Kalabcheh et le premier volume de Dakkeh; Blackmann, Derr et Bigeh. Comme on le voit, ce ne sont pas les Francais seuls qui tirent profit de l'imprimerie montee par la France aupres de l'Institut D'archeologie orientale.
Si, en presence des succes remportes a l'etranger, ceux qui ont ete obtenus par les Egyptologues demeures en France palissent un peu, ils n'en ont pas moins ete fort appreciables pendant la periode de temps qui s'est ecoulee depuis 1909 jusqu'en 1914. M. Victor Loret, a Lyon, n'a pas publie beaucoup d'oeuvres originales, mais son excellent enseignement nous a procure plusieurs bons eleves dont le dernier venu, M. Montet, s'est distingue a l'Institut du Caire. M. Lefebure, mort a Alger en 1908, n'a guere ecrit dans ses dernieres annees qu'un petit nombre de memoires d'histoire religieuse qui seront recueillis dans le dernier volume de ses Oeuvres, mais M. Georges FOUCART, professeur d'abord d'Histoire ancienne a la Faculte des lettres de Bordeaux (1898-1906), puis d'Histoire des religions a la Faculte d'Aix-Marseille, apres avoir soutenu en 1898 une these remarquable sur l'Ordre lotiforme, et prodigue beaucoup d'articles tant a la Revue archeologique qu'au Sphinx dont il est un des directeurs depuis la mort de Karl Piehl, a risque un livre fort hardi et fort discute, Histoire des religions et methode comparative, qui a eu rapidement deux editions (1912, 1913): il est, depuis janvier 1915, directeur de l'Institut archeologique du Caire. Guieysse est mort en 1914, apres avoir enseigne jusqu'au bout a l'Ecole des hautes etudes, (section d'Histoire et de Philologie), et Moret y professe seul pour l'instant. Apres avoir insere plusieurs articles dans le Recueil de travaux, il avait choisi pour sujets de these l'histoire du roi Bocchoris qu'il ecrivit en latin, De Bocchori rege, et le Caractere religieux de la royaute pharaonique (1902), adjoignant a ce dernier sujet comme complement le Rituel du culte divin journalier en Egypte (1902). Il y ajouta de nombreux articles dans le Recueil, entre autres des observations importantes sur les Donations et les contrats funeraires dans l'ancienne Egypte, et un catalogue tres detaille des monuments egyptiens du musee d'Aix-en-Provence; dans les Annales du musee Guimet, un catalogue de la partie egyptienne de ce musee (1908); enfin, dans le Journal asiatique, la premiere partie d'une critique dirigee contre les idees du commandant WEILL et intitulee Chartes d'immunite dans l'ancien Empire egyptien (1913). Entre temps, il a dissimule dans la Revue de Paris et dans la Bibliotheque de vulgarisation, des articles destines au grand public et qu'il a reunis en deux volumes sous les titres: Au temps des Pharaons (1904), Rois et Dieux d'Egypte (1911), et Mysteres egyptiens. Son enseignement a l'Ecole des hautes etudes a produit un eleve, M. SOTTAS, qui, apres quelques articles de moindre interet dans les Revues scientifiques, concut en 1913 une these pour l'obtention du diplome, la Preservation de la propriete funeraire dans l'ancienne Egypte; c'est le debut le meilleur qui ait ete fait dans notre science depuis tres longtemps. Comme M. Sottas, M. Weill est officier de carriere. Il debuta en 1898 par un article insere au Journal asiatique, article que sa competence sur les questions militaires rendait specialement interessant, l'Art de la fortification dans la haute antiquite egyptienne. Il se voua ensuite a l'etude du Sinai, et apres avoir pris la presqu'ile meme pour sujet de sa these, qui ne parut qu'en 1908, il edita prealablement le Recueil des inscriptions egyptiennes du Sinai (1904). Il avait reserve son autre these a la recherche et a la discussion approfondie des monuments se rapportant aux rois de la IIe et de la IIIe dynastie (1908), quand, apres s'etre attache pendant une annee (1905) aux fouilles de Flinders Petrie, il s'associa au jeune A.J. REINACH pour faire des fouilles au bord du Nil. Ils decouvrirent ensemble a Coptos les premiers monuments connus de la VIIIe dynastie, et, tandis qu'A.-J. Reinach faisait le recit de leur campagne dans son Rapport sur les fouilles de Coptos (1909-1910), Weill publiait les Decrets royaux de l'ancien Empire egyptien, etude sur les decrets royaux trouves a Coptos et sur les documents similaires d'autres provenances (1911), ouvrage qui, malgre ses fautes reelles et les critiques de Gardner en Angleterre, de Moret en France, de Kurt Sethe en Allemagne, demeure des plus suggestifs. C'est surtout dans les Annales du Service des Antiquites que Lefebvre a consigne ses notes tantot grecques, tantot hieroglyphiques, sur les monuments par lui recueillis au cours de ses inspections. Montet a multiplie les petits memoires au Recueil, dans le Sphinx et dans le Bulletin de l'Institut. Jean Maspero s'est livre a de curieuses investigations sur les sources coptes et arabes de l'histoire d'Egypte et a presente une these pour le diplome d'eleve de l'Ecole des hautes etudes sur l'Armee byzantine d'Egypte (1911)[1].
[Note 1: A l'heure ou ces lignes sont ecrites, MM. MONTET et LEFEBVRE sont aux armees; MM. SOTTAS et WEILL ont ete blesses au feu, le premier tres grievement; M. A. J. REINACH a disparu depuis le mois d'aout 1914; M. Jean MASPERO est tombe a Vauquois, le 17 fevrier 1915, et le dessinateur de l'Institut d'archeologie, M. DAUMAS, a ete tue a l'ennemi des les premieres rencontres de 1914 en Lorraine. L'Egyptologie, sous toutes ses formes, a paye largement son tribut a la patrie.]
C'est egalement a l'Egypte des derniers siecles que Jouguet, Lesquier et Gayet ont consacre, au moins en partie, leurs travaux. Jouguet en ecrivant sa these sur la Vie municipale en Egypte (1910); Lesquier par ses recherches sur l'Armee ptolemaique (1911) et sur l'armee romaine d'Egypte, auxquelles il a ajoute en 1914 un essai plus bizarre qu'heureux de Grammaire egyptienne; Gavel par l'Exploration des ruines d'Antinoe (1896), differentes notices sur les fouilles de cette meme ville de 1898 a 1914. l'Art copte (1906), et de nombreuses brochures ecrites un peu au hasard. Notons, en terminant, les deux ouvrages ou M. Virey a resume en 1909 la matiere des lecons qu'il avait faites avec beaucoup de vigueur et d'impartialite a l'Universite catholique de Paris sur la Religion egyptienne et ou M. Jules BAILLET a expose en detail vers 1912 ses idees sur la Morale.
Telle est dans ses grandes lignes l'histoire du developpement qu'a suivi, depuis l'Exposition universelle de 1867, l'Egyptologie francaise. Si l'on reprend un a un tous les hommes qui tenaient la scene au debut de cette periode, E. de Rouge, Chabas, Deveria, Mariette, on verra qu'ils sont morts ainsi qu'une partie de ceux qui les ont suivis. Berend, Rochemonteix, Bouriant, Lefebure, Revillout, Guieysse, Grebaut, Amelineau. Jacques de Rouge, Pierret, Auguste Baillet ne produisent plus guere. Gaston Maspero continue a travailler et a professer, mais l'age de la retraite ne tardera pas a sonner pour lui. Malgre le dedain que beaucoup d'etrangers, qui n'ont fait ni plus ni mieux, affectent pour elle et pour une partie de son oeuvre, cette generation qui s'en va peut se rendre le temoignage qu'elle n'a point laisse pericliter l'oeuvre de Champollion. En France, elle a enseigne sans relache au College de France, a l'Ecole des hautes etudes, au Louvre; elle a obtenu la creation de chaires qui n'ont pas ete toutes conservees, a Lyon, a Alger, a Bordeaux, a Aix-Marseille; elle a recueilli l'oeuvre de ses devanciers et elle a prepare celle de ses successeurs. En Egypte, elle a organise le Service des antiquites et elle a si bien assure la protection de celles-ci que toutes les nations europeennes, et meme l'Allemagne, ont du lui reconnaitre de ce chef un veritable droit de preseance; et si, plus tard, pour des raisons de politique, elle est amenee a y renoncer, elle a cree au Caire une grande Ecole qui est en etat d'y perpetuer la tradition des recherches purement scientifiques. J'espere que, malgre les pertes cruelles qu'elle subit du fait de la guerre, la generation actuelle, la troisieme depuis 1867, ne faillira pas a maintenir de toutes ses forces l'edifice que la deuxieme a bati: elle est jeune, pleine d'ardeur, animee d'un puissant esprit de critique, prete a tout entreprendre, et, lorsqu'elle pourra se reappliquer au travail, elle le fera avec les qualites d'energie et de maturite qu'une crise aussi forte que celle qu'elle traverse en ce moment ne peut manquer de lui donner.
G. MASPERO.
Description de l'Egypte ou Recueil des observations qui ont ete faites en Egypte pendant l'expedition de l'armee francaise, 10 vol. de texte in-4 deg. et 14 vol. de planches in-fol. Paris, Impr. Royale, 1809-1829.
CHAMPOLLION LE JEUNE. L'Egypte sous les Pharaons ou Recherches sur la Geographie, la Religion, la Langue, les Ecritures et l'Histoire de l'Egypte avant l'invasion de Cambyse, 2 vol. in-8 deg.. Paris, de Bure freres, 1814.
—Lettre a M. le duc de Blacas d'Aulps relative au Musee royal egyptien de Turin, in-8 deg.. Paris, Didot, 1824.
—Precis du systeme hieroglyphique des anciens Egyptiens ou Recherches sur les elements premiers de cette ecriture sacree, sur leurs diverses combinaisons et sur le rapport de ce systeme avec les autres methodes graphiques egyptiennes, 2e ed., augmentee de la Lettre a M. Dacier relative a l'alphabet des hieroglyphes phonetiques (1814), 2 vol. in-8 deg.. Paris, Impr. Royale, 1827-1828.
—Grammaire egyptienne ou Principes generaux de l'ecriture sacree egyptienne appliquee a la representation de la langue parlee, in-4 deg.. Paris, Didot, 1836.
—Monuments de l'Egypte et de la Nubie d'apres les dessins executes par l'auteur sur les lieux, 4 vol. in-fol. Paris, Didot, 1835-1845.
—*_Dictionnaire egyptien en ecriture hieroglyphique, in-4 deg.. Paris, Didot, 1841.
CHAMPOLLION LE JEUNE.—Monuments de l'Egypte et de la Nubie. Notices descriptives conformes aux manuscrits autographes rediges sur les lieux par l'auteur, 2 vol. in-4 deg.. Paris, Didot, 1844-1855.
Emm. DE ROUGE.—Notice des monuments exposes dans la galerie d'antiquites egyptiennes au Musee du Louvre, 1re ed., in-8 deg.. Paris, Vinchon, 1849.
—Rapport adresse a M. le Directeur general des Musees nationaux sur l'exploration scientifique des principales collections egyptiennes renfermees dans les divers Musees publics de l'Europe. Extrait du Moniteur des 7 et 8 mars 1851.
—Memoire sur l'inscription du tombeau d'Aahmes, chef des nautonniers, in-4 deg.. Paris, Impr. Nationale, 1851.
—*_Le Poeme de Pen-ta-our. Extrait d'un Memoire sur les campagnes de Ramses II—Sesostris, in-8 deg.. Paris, Didot, 1856.
—Inscriptions hieroglyphiques copiees en Egypte pendant sa mission scientifique, 2 vol. in-4 deg.. Paris, Vieweg, 1877-1879.
—Inscriptions et notices recueillies a Edfou, par E. de Rouge, publiees par J. de Rouge, 2 vol. in-8 deg.. Paris, Leroux, 1880.
F. CHABAS.—Le Papyrus magique Harris, traduction analytique et commentee d'un papyrus egyptien, in-4 deg.. Chalon-sur-Saone, Dejussieu, 1860.
—Les Pasteurs en Egypte, in-4 deg.. Amsterdam, E. de Post, 1868.
—Voyage d'un Egyptien en Syrie, en Phenicie, en Palestine au XIVe siecle avant notre ere, in-4 deg.. Paris, Maisonneuve, 1866.
—Melanges egyptologiques, 3 parties, in-8 deg.. Chalon-sur-Saone, 1862-1873.
—Etude sur l'antiquite historique d'apres les sources egyptiennes et les monuments reputes prehistoriques, 2e ed., gr. in-8 deg.. Paris, Maisonneuve, 1873.
—Les Maximes du scribe Ani, in-4 deg.. Chalon-sur-Saone, Dejussieu, 1876-1878.
—Recherches pour servir a l'histoire de la XIXe dynastie et specialement du temps de l'Exode, in-4 deg.. Chalon-sur-Saone, Dejussieu, 1873.
J. MARIETTE-PACHA.—Note sur la decouverte et sur les fouilles du Serapeum de Memphis. Publiee dans les comptes rendus des Seances de l'Academie des Inscriptions, 8 et 15 decembre 1854.
—Renseignements sur les 64 Apis trouves dans les souterrains du Serapeum de Memphis. Bulletin de l'Athenaeum francais, 1855-1856.
J. MARIETTE-PACHA.—Memoire sur la mere d'Apis. in-4 deg.. Paris, J. de Baudry, 1856.
—Lettre et deuxieme lettre a M. le vicomte de Rouge sur les fouilles de Tanis. R.A.[1], 2e serie, III et V. Paris, 1861-1862.
—Notices des principaux monuments exposes dans les galeries provisoires du musee d'Antiquites egyptiennes de S.A. le vice-roi a Boulaq, in-8 deg.. Alexandrie, Moures, 1864.
—Fouilles executees en Egypte, en Nubie et au Soudan d'apres les ordres du vice-roi, 2 vol. Paris, Franck, 1867.
—Abydos, descriptions des fouilles executees sur l'emplacement de cette ville, 3 vol. in-fol. et in-4 deg.. Paris, Vieweg, 1869-1880.
—Denderah, description generale du Temple de cette ville, 5 vol. planches in-fol., 1 vol. texte in-4 deg.. Paris, Vieweg, 1870-1875.
—Remarques sur l'age de la pierre en Egypte. Rapport lu a l'Academie des inscriptions, le 4 nov. 1870.
—Les Papyrus egyptiens du Musee de Boulaq publies en fac-simile sous les auspices de S.A. Ismail-Pacha, khedive d'Egypte, 3 vol. in-fol. Paris, Vieweg, 1871-1878.
—Liste geographique des pylones de Karnak, in-fol. et in-4 deg.. Leipzig, Hinrichs, 1875.
—Karnak, etude topographique et archeologique, in-fol. et in-4 deg.. Leipzig, Hinrichs, 1875.
—Deir-el-Bahari, Documents topographiques... recueillis dans le temple, in-4 deg. et in-fol. Leipzig, Hinrichs, 1877.
—*_Monuments divers recueillis en Egypte et en Nubie, in-fol. Paris, Vieweg, 1881.
—Voyage dans la haute Egypte, 2 vol. in-fol. Paris, Vieweg, 1881.
—Le Serapeum de Memphis, publie d'apres les manuscrits de l'auteur, par G. Maspero, in-4 deg. et in-fol. Vieweg, 1882.
—*_Les Mastabas de l'ancien Empire, publies par G. Maspero, in-fol. Paris, Vieweg, 1889.
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NOTE: Abreviations designant les collections et periodiques cites:
A.M.G.: Annales du Musee Guimet. B.E.: Bibliotheque d'Etudes. B.Eg.: Bibliotheque egyptologique.
C.G.: Catalogue general des antiquites egyptiennes du Musee du Caire.
E.E.: Etudes egyptologiques. M.I.: Memoires publies par les membres de l'Institut francais d'archeologie orientale.
M.M.: Memoires publies par les membres de la Mission archeologique francaise du Caire.
M.P.: Monuments et Memoires publies par l'Academie des inscriptions et belles-lettres. Fondation Eugene Piot. R.A.: Revue Archeologique.
R.T.: Recueil des Travaux relatifs a la philologie et a l'archeologie egyptiennes et assyriennes.
E. LEFEBURE.—Traduction comparee des Hymnes au Soleil, composant le XVe chapitre du Rituel funeraire egyptien, in-4 deg.. Paris, Vieweg, 1868.
—Le Mythe osirien: I. les Yeux d'Horus; II. Osiris, 2 vol. in-4 deg.. Paris, Vieweg, 1874-1875.
—Les Hypogees royaux de Thebes, 1re division, le Tombeau de Seti 1er. A.M.G., t. IX, 1887: 2e division, le Tombeau de Ramses IX. Ibid., t. XVI et XVIe, 1889. Voir aussi M.M., t. III.
—Rites egyptiens. Construction et protection des edifices. Bulletin de Correspondance africaine, in-8 deg.. Paris, Leroux, 1890.
—*_Oeuvres diverses publiees par G. Maspero. B.Eg., 2 vol. in-8 deg.. Paris, Leroux, 1890-1912.
Th. DEVERIA.—*_Les Papyrus judiciaires de Turin et les Papyrus Lee et Rollin, in-8 deg.. Paris, Leroux, 1868.
—Catalogue des manuscrits egyptiens ecrits sur papyrus, toile, tablettes et ostraca... conserves au musee egyptien du Louvre, in-12. Paris, Mourgues, 1881.
ROUGE (Vicomte DE).—Geographie des nomes de la basse Egypte. Paris, Rothschild, 1891.
PIERRET.—Textes et traductions francaises du Rituel funeraire d'une stele ethiopienne inedite et divers monuments religieux, in-4 deg.. Paris, Vieweg, 1873.
—Vocabulaire hieroglyphique, in-8 deg.. Paris, Vieweg, 1875.
PIERRET et DEVERIA.—Les papyrus de Neb-Keb. Exemplaire hieroglyphique du livre des Morts, in-fol. Paris, Vieweg, 1872.
—Le decret trilingue de Canope. E.E., in-4 deg.. Paris, Vieweg, 1881.
GREBAUT.—Hymne a Amon-Ra des papyrus egyptiens du Musee de Boulaq, in-8 deg.. Paris, Bouillon, 1873-1874.
GUIEYSSE.—Rituel funeraire egyptien, chapitre LX1V. E.E., in-4 deg.. Paris, Vieweg, 1875.
GUIEYSSE et LEFEBURE.—Les Papyrus funeraires de Soutimes, I vol. gr. in-fol. Paris, Leroux, 1877.
REVILLOUT.—Le Concile de Nicee d'apres les Coptes et les diverses collections canoniques, 2 vol. in-8 deg.. Paris, Maison-neuve, 1881-1898.
—Actes et contrats du Musee egyptien de Boulaq et du Louvre, E.E., in-4 deg.. Paris, Vieweg, 1876.
—Le Roman de Setna, in-8 deg., Paris, Leroux, 1877.
REVILLOUT.—Rituel funeraire de Pa-Month en demotique, in-4 deg.. Paris, Leroux, 1880-1888.
—Chrestomathie demotique. E.K., IV, in-4 deg.. Paris, Vieweg, 1880.
—Nouvelle Chrestomathie demotique, in-4 deg.. Paris, Vieweg, 1878.
—Notices des Papyrus demotiques archaiques et autres textes juridiques et historiques, in-4 deg.. Paris, Maisonneuve, 1896.
—*_Precis de Droit egyptien compare aux autres droits de l'antiquite, 2 vol. in-8 deg.. Paris, Giard et Briere, 1903.
REVILLOUT et EISENLOH.—Corpus Papyrorum Aegypti, in-fol. et in-4 deg.. Paris, Leroux, 1885-1892.
G. MASPERO.—La Stele du Songe. R.A., 1868, in-8 deg.. Paris, s.d.
—Essai sur l'inscription dedicatoire du temple d'Abydos et la jeunesse de Sesostris, in-4 deg.. Paris, Franck, 1867.
—*_Hymne au Nil publie et traduit d'apres les deux textes du Musee britannique, in-4 deg.. Franck, 1809. Reedite dans B.E., t. V, 1912.
—Une enquete judiciaire a Thebes au temps de la XXe dynastie. Etudes sur les papyrus Abbot, in-4 deg.. Paris, Impr. Nat., 1872.
—Du genre epistolaire chez les Egyptiens, in-8 deg.. Paris, Franck, 1872.
—Memoire sur quelques Papyrus du Louvre dans les Notices et extraits des manuscrits du Louvre et de la Bibliotheque Nationale, in-4 deg.. Paris, Impr. Nat., 1875.
—*_Etudes egyptiennes, 2 vol. in-8 deg.. Paris, Impr. Nat., 1866-1890.
—Les Momies royales de Deir-el-Bahari. M.M., t. I, fasc. IV, in-4 deg.. Paris, Leroux, 1889.
—*_Contes populaires de l'Egypte ancienne, 1882, 4e ed. in-8 deg.. Paris, Guilmoto, 1912.
—*_L'Archeologie egyptienne, in-8 deg.. Paris, Quantin.
—*_Histoire des peuples de l'Orient classique, 3 vol. in-4 deg.. Paris, Hachette, 1892-1900.
—*_Etudes de mythologie et d'archeologie egyptiennes. B.Eg. t. I, II, VII, VIII, XXVII, XXVIII, 7 vol. in-8 deg.. Paris, Leroux, 1893-1913.
—*_Les Inscriptions des pyramides de Saqqarah, 1 vol. in-4 deg.. Paris, Bouillon, 1894.
—Memoires de Sinhouit transcrits et publies. B.E., t. I, in-4 deg.. Le Caire, 1908.
—Sarcophages des epoques persane et ptolemaique, in-4 deg.. Le Caire, 1908.
G. MASPERO.—Causeries d'Egypte, in-8 deg.. Paris, Guilmoto. 1910.
—*_L'Egypte, dans Ars Una, in-12. Paris, Hachette, 1912.
—Essais sur l'Art egyptien, in-8 deg.. Paris, Guilmoto, 1913.
—Ruines et Souvenirs d'Egypte, in-8 deg.. Paris, Guilmoto, 1914.
—Les Enseignements d'Amenemhait 1er a son fils Senouasrit. B.E., t. VI. Le Caire, 1914.
G. MASPERO et GREBAUT.—Le Musee egyptien, recueil de monuments et de notices sur les fouilles d'Egypte, in-4 deg.. Le Caire, 1890-1907.
G. MASPERO, ROEDER, H. GAUTHIER, BLACKMAN et ZUCKER.—Les Temples immerges de la Nubie, in-4 deg.. Le Caire, 1911.
Maxence DE ROCHEMONTEIX.—*_Essais sur les rapports grammaticaux qui existent entre l'Egyptien et le Berbere.
—*_Extrait des Memoires du congres international des Orientalistes, 1re session. Paris, 1873, t. II, p. 66-106. B.Eg., t. III, in-8 deg.. Paris, Leroux, 1894.
—Edfou, t. I, publie et continue par E. Chassinat, in-4 deg.. Paris, Leroux, 1897.
Jacques DE MORGAN, BOURIANT, LEGRAIN, JEQUIER.—Catalogue des monuments et inscriptions de l'Egypte antique, 3 vol. in-4 deg.. Vienne, Holzhausen, 1894-1905.
—Fouilles a Dashour, 2 vol. in-4 deg.. Vienne, Holzhausen, 1894-1903.
—Recherches sur les origines de l'Egypte, t. I. l'Age de la pierre et des metaux; II. Ethnographie prehistorique et le tombeau royal de Negadah, in-4 deg.. Paris, Leroux, 1896-1897.
AMELINEAU.—Essai sur le Gnosticisme egyptien, ses developpements et son origine egyptienne, in-8 deg.. Paris, Leroux, 1887.
—Les Moines egyptiens. Vie de Schnoudi, in-12. Paris, Leroux, 1889.
—La Geographie de l'Egypte copte, in-4 deg.. Paris, Impr. Nat., 1893.
—Histoire des monasteres de la basse Egypte, texte copte et traduction francaise. A.M.G., t. XXV, in-4 deg.. Paris, Leroux, 1894.
—Les nouvelles fouilles d'Abydos. Campagne de 1895-1896 et campagne de 1897-1898, 4 vol. in-4 deg.. Paris, Leroux, 1899-1904.
Urbain BOURIANT.—Deux jours de fouilles a Tell-el-Amarna.
—Les Papyrus d'Akhmin.
—Rapport sur une mission en haute Egypte, 1884-1885. M.M., t. I, in-4 deg.. Paris, Leroux, 1889.
Urbain SOURIANT et LORET.—Le Tombeau, de Seti 1er. M.M., t. II, in-4 deg.. Paris, Leroux, 1886.
Urbain BOURIANT.—Actes du Concile d'Ephese, texte copie et traduction. Ibid., t. VIII, in-4 deg.. Paris, 1892.
BOURIANT, LEGRAIN et JEQUIER.—Monuments pour servir a l'histoire du culte d'Atonou, in-4 deg.. Le Caire, 1903.
Victor LORET.—Quelques documents relatifs a la Musique et a la Litterature populaire de la haute Egypte. M.M., t. I, in-4 deg.. Paris, Leroux, 1889.
—La Flore pharaonique, in-8 deg.. Paris, Leroux, 1892.
—Manuel de la langue egyptienne: grammaire, tableau des hieroglyphes, textes, glossaire, gr. in-8 deg.. Paris, Leroux, 1889.
Dominique MALLET.—Le Culte de Neith a Sais, in-8 deg.. Paris, Leroux, 1888.
—Les premiers Etablissements des Grecs en Egypte. M.M., t. XII, in-4 deg.. Paris, Leroux, 1893.
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Philippe VIREY.—Etudes sur le papyrus Prisse. Paris, Bouillon, 1886.
—Etude sur un parchemin rapporte de Thebes. M.M., t. I, in-4 deg.. Paris, Leroux, 1889.
—Le Tombeau de Rekhmara. M.M., V1, 1889.
—*_La Religion de l'ancienne Egypte, in-12. Paris, Beauchesne,
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Georges DARESSY.—La grande Colonnade du temple de Louqsor, in-4 deg.. Paris, Leroux, 1874.
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—Le Mastaba de Mera. Memoire presente a l'Institut egyptien, t. III, fasc. VI, in-4 deg.. Le Caire, 1898.
—Ostraca. C.G., in-4 deg.. Le Caire, 1901.
—Textes et dessins magiques, in-4 deg.. Le Caire, 1903.
—Statues et divinites egyptiennes, 2 vol. in-4 deg.. Le Caire, 1905-1910.
—Cercueils des cachettes royales, in-4 deg.. Le Caire, 1909.
Georges BENEDITE.—Le Tombeau de Thiti.—Le Tombeau de Neferhotpou. M.M., t. V, in-4 deg.. Paris, Leroux, 1891.
—La Peninsule sinaitique, in-16. Paris, Hachette, 1891.
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—*_Memoires d'archeologie egyptienne. M.P., t. II a XIX, in-4 deg.. Paris, Leroux, 1895-1911.
—Objets de toilette. C.G., 2 vol, in-4 deg.. Le Caire, Impr. de l'Inst. francais, 1911.
—Miroirs. C.G., in-4 deg.. Le Caire.
Emile CHASSINAT.—Le Mammisi d'Edfou, in-4 deg.. Le Caire, 1910.
Emile CHASSINAT, H. PIERON et H. GAUTHIER.—Fouilles d'El-Qattah. Ibid., t. XIV, in-4 deg.. Le Caire, 1906.
—La seconde trouvaille des grands pretres d'Amande la XXIe dynastie. C.G., in-4 deg.. Le Caire, 1909.
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—Repertoire genealogique et onomastique du Musee du Caire. Monuments de la XVIIe et XVIIIe dynasties, in-4 deg.. Geneve, 1908.
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—Au temps des Pharaons, in-12. Paris, Colin, 1908.
—Charte d'immunite dans l'ancien Empire egyptien. 1re partie, in-8 deg.. Paris, Impr. Nat., 1912.
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*_Bibliotheque egyptologique comprenant les oeuvres des Egyptologues francais..., publiee sous la direction de G. Maspero, 35 vol. in-8 deg. parus de 1892 a 1914, in-8 deg.. Paris, Leroux.
*_Publications de l'Institut francais d'archeologie orientale. Bibliotheque d'Etude. Le Caire.
*_Memoires publies par les membres de la mission archeologique francaise au Caire de 1889 a 1895, in-4 deg.. Paris, Leroux.
*_Memoires publies par les membres de l'Institut francais d'archeologie orientale, in-4 deg.. Le Caire, 1912-1914.
Melanges d'archeologie egyptienne et assyrienne, in-fol. Imprimerie Nationale, 1873-1876.
*_Revue egyptologique, publiee depuis 1880, in-4 deg.. Paris, Leroux.
*_Recueil des Travaux relatifs a la philologie et a l'archeologie egyptiennes et assyriennes, publie depuis 1870, in-4 deg.. Paris, Champion.
—*_Bulletin de l'Institut francais d'archeologie orientale, publie depuis 1901.
[Note: Les ouvrages marques d'un asterisque sont ceux qui figurent, en totalite ou en partie, dans la Bibliotheque de la Science francaise, a l'Exposition de San Francisco.]